"SEULS CEUX QUI SE RISQUERONT
À PEUT-ÊTRE ALLER TROP LOIN
SAURONT JUSQU'OÙ
IL EST POSSIBLE
D'ALLER."
T.S. ELIOT
«LA TENDANCE GÉNÉRALE, DEPUIS L’INVENTION DU MÉDIUM, AVAIT TOUJOURS ÉTÉ DE CHERCHER À OBTENIR, PAR TOUS LES MOYENS DE L’OPTIQUE ET DE LA CHIMIE, UNE SURFACE IMAGEANTE AUSSI HOMOGÈNE ET AUSSI DÉTAILLÉE QUE POSSIBLE. LA PRÉCISION RESTAIT L’OBJET ESSENTIEL»
Arnaus Claass, le réel de la photographie, Filigranes Editions, E.N.S.P. (Arles), 2013, p 244
REGARD SUR LES IMAGES DE JEAN-CLAUDE LEMAGNY
(EXTRAIT DE CORRESPONDANCE)
"LA MÉTAMORPHOSE EST PROFONDE. JE SAIS QU'IL EST DE LA NATURE DES CHRYSALIDES DE SE TRANSFORMER EN TOUT AUTRE CHOSE, MAIS PAS À CE POINT J'AVAIS AIMÉ CES VITRAUX ENTOMOLOGIQUES, CES CRAQUELURES DE LUMIÈRE QUI SE MULTIPLIAIENT EN FACETTES ET RAYONS. MOMENTS D'UNE FERMENTATION CRISTALLINE. ET VOICI LE GRAND LARGE DE LA MONTAGNE. QUELLE ÉCLOSION NON PLUS DES ESPACES QUI SE REDOUBLENT SUR EUX-MÊMES MAIS L'OUVRENT.
CES NOUVELLES IMAGES ME SEMBLENT PRESQUE TOUJOURS DOMINÉES PAR UNE GRANDE COURBE. MA PRÉFÉRÉE, L'ENTRÉE DE LA CAVERNE, LA MONTRE MANIFESTEMENT. MAIS CET ORBE INVISIBLE SE RETROUVE DANS PRESQUE TOUTES LES COMPOSITIONS, COMME L'ARCHE IMMENSE D'UN PONT CÉLESTE, VOÛTÉ À L'INFINI.
Apropos
Alexandre Jeser est né à Strasbourg et vit dans le sud de la France. Après avoir photographié les Insectes (toujours pris sur le vif) dans sa jeunesse (1987-1994), il s’est tourné vers le paysage en grand, puis ultra-grand format.
Tandis que l’époque contemporaine est marquée par la vitesse, le travail d’Alexandre Jeser se fait dans la lenteur, chaque étape demandant du temps et de la patience. Il utilise des chambres photographiques de très grand format, semblables aux appareils photo du 19 ième siècle. Il n’y a là aucune nostalgie. L’immense surface du négatif (50x60cm) permet de capter tous les détails des objets ou des paysages . Extrême précision, richesse des espaces représentés, ne sont pas de simples éléments techniques, mais permettent de développer une esthétique purement photographique. « Cette façon de faire des images me plonge dans le temps du paysage et me sort du monde actuel qui est celui de la précipitation. C’est une meilleure façon d’entrer en résonance avec ce qui m’entoure, de le comprendre. Il faut prendre le temps de voir.»